13 Mai : Santa Rosa – Elk City / 4080 miles compteur
Lever à 5h pour moi (à la nouvelle heure, je ne compte plus...) merci le Santa Fé que l'on a retrouvé passant juste à côté de notre hôtel et qui ne s'est pas gêné cette nuit pour balancer des furieux coups de sirène en passant dans le patelin, à croire qu'il y avait des gens à prévenir de son passage.
Malgré ce lever très matinal, comme je rédige le matin en attendant que le petit monde se réveille, ceux-ci me prennent de vitesse et je me retrouve le dernier près à partir, c'est un monde !
Nous quittons Santa Rosa vers 8h sans rien avaler, car on a décidé de ne plus faire que 2 repas par jour tellement on « profite » tous les 3 de la nourriture américaine. On stoppe juste dans une station pour y prendre un café car notre hôtel ne nous offrait pas cette possibilité ni l'internet d'ailleurs , et on repart en direction de Tucumcari via l'interstate 40 car la 66 est toujours une route parallèle à l'autoroute qui est lui en bien meilleur état et nous permet d'avancer un peu plus vite de ce fait. La 66 s'appelle « frontage road » au Nouveau Mexique, elle devient une « ranch road » au Texas que nous atteignons en sortant de Tucumcari.
Cherchant une station, nous sortons à Glenrio, je me souvenais vaguement qu'il y avait quelque chose à voir de la vieille route, en fait il n'y a plus rien, il s'agit d'une des villes fantômes de la 66 on croirait qu'il y eu la guerre, on y voit juste 2 roadrunners en goguette, vous savez le petit oiseau qui ne fait que faire avoir des problèmes à mon copain le vil coyote.
Nous reprenons l'autoroute pour y faire un arrêt petit déjeuner vers 10h, on constate à ce moment qu'on a perdu encore une heure car il est 11h à la station, je fais goûter à Pat son premier « biscuit and gravy » un morceau de pain précuit grillé recouvert de sauce béchamel à la viande le tout très poivré, j'aime ça mais il faut convenir qu'au petit déjeuner il y a de quoi dérouter...
Repartons jusqu'à Amarillo, je me trompe de sortie en suivant toujours la 66 qui s'éloigne au nord de la ville et on doit revenir sur nos pas pour nous rendre chez Harley pour faire nos pleins d'huile moteur (ma moto consomme un peu , mais pas celle de Dom) et aussi voir le Cadillac Ranch situé à 4 miles avant l'entrée de la ville, un endroit mondialement connu, complètement tagué par les gens de passage et qui semble t-il viennent de loin pour ça, on maintient la tradition en trouvant une bombe de peinture noire, il y en a tout autour des 10 pauvres vieilles Cadillac plantées là par un olibrius dans les années 70-80, je profite également de l'occasion pour apposer un stocker Morfals sur la barrière qui mène au site, qui est en fait situé en plein champs labouré où un espace a été laissé disponible dans la terre, devenue hyper dure pour accéder aux limousines enterrées et à cet endroit là, même la terre est taguée.
On repart en direction de chez « Boots and Jeans », un supermarché de la fringue, botte, chapeau et accessoires pour cowboy. On en profite pour acheter une chemise de rodéo (moi) et une ceinture (Domi), on va petit à petit se transformer en cowboy.
Repartis via l'interstate, nous continuons en direction de Shamrock où la seule curiosité est de voir la vieille station service qui comporte une tour à son angle et qui a été transformée en musée et en office de tourisme de la ville qui n'offre pas beaucoup d'autres attraits au demeurant.
Le paysage change profondément pendant que nous traversons le Texas car nous passons du désert aride et crevassé de plus ou moins profonds et de couleur changeante entre rouge et sable presque blanc des états que nous venons de traverser au vert de plus en plus intense des grandes prairies destinées quasi uniquement à l'élevage du Texas. En Oklahoma les paysages sont la continuité de ceux du Texas avec une augmentation de la végétation et plus de cultures, je ne distingue pas trop de quoi il s'agit mais en tout cas il y a beaucoup plus de fermes ici avec silos à grains qu'à côté chez les texans.
Nous passons par Texola sur la 66 pour entrer dans l'état d'Oklahoma, Texola est aussi une ville qui a été abandonnée mais ensuite repeuplée et on découvre à côté des bâtisses de la 66 délabrées, quelques maisons habitées et très bien entretenues, la route à 4 voies dont la seconde est recouverte d'herbe est vide et donne un sentiment de tranquillité absolue, incroyable ce qu'on est y bien pour voyager, elle nous emmène au centre ville de Sayre où une scène du film « les raisins de la colère » fut tournée et où l'on reprend l'I40 en direction de Elk City où nous trouvons un petit hôtel à 45 « bucks » la nuit, le Flamingo Motel, le boss nous offre le tarif 2 personnes pour 3 avec en plus un porte-clé décapsuleur!!!
Il s'acharne à vouloir nous faire manger dans le restaurant mexicain d'à côté pour le repas du soir comme pour le petit-déj, il doit y avoir des intérêts, peut être est ce son frère qui tient l'endroit ?
En plus il y a internet wifi avec la chambre, j'en connais un qui va être content.
Dépoussiérage et lâcher de bagages, on est repartis en direction du musée de la 66, un des mieux achalandés mais malheureusement fermé. On fait le tour de ce bel endroit où ont été reconstitués des commerces de l'époque du Far-west, un bien bel endroit.
Il fait toujours aussi chaud car depuis le début d'après-midi il fait à peu près 110°F soit 43°, je vous rassure au soleil !
On passe au Wall-Mart (le Auchan local) pour acheter de quoi petit déjeuner demain matin et aussi pour changer mes gants qui commencent à déteindre très fort à cause de la transpiration, par une paire de gants de travail à 10$ du meilleur effet, on dirant des Harley mais pas au même tarif.
Nous dînons dans un restaurant spécialisé dans le pig; moi, d'une polished sausage (un monstre de saucisse de francfort) accompagnée d'espèces de frites très fines, d'oignons, cornichon géant et....salade de pommes de terre ; Patricia d'un petit rib suffisant pour déjà satisfaire un bon mangeur ; Domi reste fidèle à la taco salad, le tout terminé par un petit dessert composé de morceaux de pommes mélangées à de la pâte à gâteau recouverts de glace vanille pour finir le cataplasme du soir, ça valait vraiment le coup de ne faire que 2 repas aujourd'hui.
Dodo à 9h30 après avoir regardé une peu la télé et surtout la chaîne météo qui annonce pour la soirée (vers 22h30) une alerte à la tornade sur Oklahoma City, pile-poile où nous allons passer demain, ça nous met un peu la pression car une dizaine de chaînes en parlent comme d'une catastrophe naturelle imminente et irrémédiable.
Nous nous endormons avec ça à l'esprit, ça me réveille vers 4h du matin et je constate en jetant un oeil dehors que le ciel est très couvert, c'est d'ailleurs encore le cas le matin à 7h30 quand tout le monde se réveille – ah au fait moi aussi je me réveille aussi à 7h00.
Le lendemain matin, il ne semble pas qu'il y ait eu une catastrophe cette nuit car les chaînes transmettent une fin d'alerte et quelques images de voitures retournées dans le Missouri voisin, rien en Oklahoma, c'est rassurant.
14 Mai : Elk City OK – Clarksville AR : 4487 miles au compteur
Après notre lever, petit déjeuner composé d'un jus d'orange presque vrai, d'un gâteau très riche en sucre et d'un petit café que Pat est allée chercher à la réception de notre motel, préparatifs réalisés en 2 temps 3 mouvements, je me retrouve à nouveau le dernier préparé malgré le fait que je sois le 1er levé comme hier matin.
Bon nous voilà sur la route, il fait presque aussi froid que le jour où nous sommes partis de Chicago, la pluie en moins, mais le ciel est très menaçant et le restera jusqu'à midi environ. On file jusqu'à à peu près 80 miles vers l'est sur l'interstate car la route 66 n'offre plus de point d'attrait en Oklahoma, on s'arrête pour le plein dans un complexe composé d'une station, un restaurant, un trading-post, un antiquaire, le tout estampillé Cheyenne Trading Post, et là, à nouveau c'est la caverne d'Ali Baba, on y trouve absolument tout ce qui ce rapporte aux indiens Cheyennes mais aussi Hopis et Navajos, il y a aussi des bibelots de la route 66 et aussi des gadgets Harley – bien entendu nous ne repartirons pas sans avoir laissé quelques dollars dans la caisse de l'endroit, Pat en s'achetant la veste en daim qu'elle convoite depuis très longtemps, moi en trouvant un superbe couteau indien fabriqué à la mano, soi-disant, mais il est beau et c'est l'essentiel.
Nous repartons pour traverser, toujours via l'I40, la ville d'Oklahoma (Oklabama selon Pat) en quittons l'environnement de la route 66 ce faisant, puisque nous poursuivons sur la 40 alors que la 66 remonte légèrement vers le nord-est pour bifurquer ensuite plein nord au niveau de Saint Louis, là où nous devrions la récupérer dans quelques jours quand nous reviendrons de Memphis après notre pèlerinage chez le King. Nous faisons un stop chez Harley Davidson World, la concession HD du cru afin de dépenser, si possible, quelques dollars, hé bien non pas cette fois. On piursuit encore sur l'autoroute mais ça devient lassant car nous savons que derrière ces collines et ces arbres, il y a des petits villages et des choses à voir, alors que notre champ de vision est réduit (ce n'était pas le cas quand nous traversions les déserts d'Arizona ou d'Utah puisque il n'y avait rien en dehors de l'interstate parfois même pas de routes.
Nous sortons donc pour emprunter la highway 266 east parallèle à l'autoroute 40 et qui nous permet de nous changer d'environnement car nous traversons une foule de petites agglomérations toutes sur le même style : des maisons bourgeoises puis une « banlieue » composée de mobil homes ou de grandes caravanes occupées par des gens assez peu aisés, et un centre ville à l'ancienne, comme on voit dans les films composé de quelques blocs en briques rouges dans le plus pur style far-west, là où se trouvent les banques et les assureurs, entre autres, le « down town », la sortie est identique à l'entrée. Ensuite, selon l'importance de la ville, vous trouvez en périphérie les concessionnaires automobiles - si vous cherchez le pick-up -6 places, avec un moteur spécial, et des grosses jantes, 4x4, rose avec un drapeau américain sur le capot, ne désespérez pas, ils l'ont sûrement tant il y a de modèles différents sur leurs parking – les hôtels et toute la « bouffe » habituelle.
Petite route sinueuse et ombragée, nous traversons des forêts, des vallons et nous y voyons les endroits de vie des américains du cru, il n'y a pas de continuité dans l'architecture mais ils ont en général de très belles et grandes maisons. Ou bien ils vivent dans des taudis c'est tout l'un ou tout l'autre.
Nous ré-empruntons la 40 pour un trentaine de miles car notre 266 finit court, pour nous rendre à Fort Smith qui marque l'entrée dans l'Arkansas, sur l'interstate nous faisons halte au visitor center, c'est devenu un rituel, et là, nous sommes accueillis avec beaucoup de gentillesse comme dans chacun de ces lieux où nous avons stoppé, et comme il semble que ce jour soit celui d'une fête locale, on nous offre un petit goûter ainsi que la carte de l'Arkansas. Nous poursuivons notre route par le concessionnaire HD local, rassurez vous là Dom et Pat trouvent le moyen de se rattraper par rapport à celui d' Oklahoma City.
On décide de poursuivre notre chemin vers Memphis sur la highway 64 qui longe la 40 un peu comme le faisait la 66 dans les états précédents, la différence c'est que maintenant ce n'est plus le désert environnant mais un région très vallonnée comparable à la Normandie ou les Ardennes tant la verdure est présente. Pour ce qui concerne la faune, nous ne voyons pas trop d'animaux, sauf des espèces de petits rapaces plus gros que nos buses avec les ailes blanches par dessous. Il y a aussi une quantité impressionnante de cadavres de tatous shootés sur le bord de la route, c'est là qu'on voit qu'on n'est pas en normandie
Cette route très agréable et qui nous change complètement de tout ce qu'on a connu jusque là nous mène dans Clarksville, petite ville située dans une région composée d'une grande quantité de lacs, entièrement vouée aux plaisirs aquatiques à l'américaine : hors-bords géants, scooter des mers, etc..sont légion ici.
Nous trouvons un petit motel Budget Inn et louons là, dînons chez le mexicain voisin (très bonne bouffe et pas chère du tout, puisqu'à 3, pourboire compris, on s'en tire pour 36$, ce qui est notre record pour un dîner) et revenons nous pieuter vers 21h. Téloche (Da Vinci Code en anglais – français dans le texte) pendant que je gratte mon discours du jour et celui de la veille que je n'avais pas eu le temps de finir.
Avant de rentrer au motel, Pat et moi sommes allés à pied au ravitaillement de jus d'orange pour le déjeuner de lendemain matin à la station service située à 800 mètres du restaurant et en revenant nous avons emprunté un détour nous menant à l'arrière des maisons de la rue principale, c'est là qu'on a vu tout une famille (mère et enfants) chercher des choses dans une poubelle, à manger et de quoi se vêtir, j'en parle parce qu'il ne s'agissait pas de vagabonds mais de personnes habitant l'endroit.
Me voilà à jour de mes notes et je pourrai faire la grasse mâte demain
Bises et bonne nuit.
15 Mai 2009 : Clarksville AR – Memphis TN
Lever à 6h30, il n'y a vraiment pas d'heure pour les braves...
Je rédige à nouveau en attendant le lever complet qui tarde encore plus que d'habitude : plus on leur en donne et plus ils en prennent. L'extinction des feux a pourtant eu lieu à 22h.
Depuis que nous avons démarré ce voyage; je n'ai pas trop parlé des animaux que nous avons pu voir le long de notre périple. En fait c'est difficile d'en parler car nous n'en avons vu que très peu vivants, beaucoup des animaux que nous avons pu rencontrer étaient morts sur le bas côté de la route, shooté par un convoi ou une auto la nuit précédente.
A part des corbeaux vivants un peu partout, animal bien plus grand que notre corbeau nettoyeur de routes, nous avons pu distinguer quelques biches affolées dans l'ouest et quelques chiens de prairies en Arizona sans oublier les 2 roadrunners aperçus au Texas et bien entendu un foultitude d'espèces d'oiseaux différents dont un aigle royal et plusieurs autres espèces de rapaces.
Dans la série des animaux morts, nous avons vu une grande quantité de biches ou cerfs plus ou moins intacts selon la violence du choc, un coyote en Arizona, des ratons laveur, un sconse et des tatous qui pullulent entre ici et la Floride (j'avais eu la chance d'en approcher un vivant lors d'un précédent voyage).
Pour ce qui concerne nos motos, que l'on a touché neuves, et à part la mienne qui a tendance à consommer un peu d'huile et que je dois contrôler régulièrement, comme c'est d'ailleurs précisé dans le contrat de location, elles ronronnent gentiment à 80 miles/heure sur autoroute et nous n'avons eu aucun problème, à part le stress de ne pas avoir trouvé de concession suffisamment à temps pour réaliser la première révision des 1000 miles ue nous avons faite à 2300 miles.
Les limitations de vitesse sur autoroute vont de 70 à 75 miles maxi, 75 dans la partie ouest de notre périple, et 70 miles depuis que nous sommes entrés au Texas, avec des vitesses minimales de 40 ou 50. En général je roule à 5 voire10 miles plus vite et jusqu'à maintenant nous n'avons pas eu maille à partir avec la highway patrol.
Hors des autoroutes, la vitesse maximale autorisée dans les campagnes est de 65 et diminue respectivement à 55 et 45 à l'approche des agglomérations pour être réduite encore à 35 miles en ville ou 25 miles dans les zones où il y a des écoles et à 15 miles à l'heure de la sortie ou de l'entrée des classes.
Rares sont les usagers à respecter les vitesses sur autoroutes et ceux qui contreviennent le plus sont les routiers qui n'ont pas comme en europe de limitations plus restrictives que les automobilistes. Ils sont donc soumis aux mêmes limitations que les autres et doublent à tout va, et il n'est pas rares de sa faire doubler sur la voie de droite par un camion roulant à 85 voire 90 miles par heure, ce qui fait quand même un gros 160kmh.
Les voitures, en campagne, sont plus respectueuses.
L'autocollant des Morfals avec les barbelés... j'adoooore ! :-)
RépondreSupprimerGros becs
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